Une danse primitive contre un peu de nourriture, c'est le deal qui a été proposé à la tribu Jawara, qui vit en marge de la civilisation en Inde. De quoi créer un véritable scandale!
La colère monte en Inde suite à la diffusion d'une vidéo sur le site internet du Guardian cette semaine. Sur celle-ci, un touriste filme des femmes et des enfants de la tribu Jarawa, sur les îles Andaman en Inde, dansant nus contre un peu de nourriture. Cette scène choquante est comparée par le journaliste duGuardian à une image de "zoohumain". L'opinion en Inde, mais aussi en Angleterre, est scandalisée. Le ministre indien des Affaires tribales V. Kishore Chandra Deo a annoncé l'ouverture d'une enquête et promis des sanctions: "C'est déplorable. On ne peut pas traiter des êtres humains comme des bêtes de foire pour se faire de l'argent. Je désapprouve totalement ce genre de tourisme et nous allons l'interdire". A noter qu'une loi interdit déjà d'entrer en contact avec ces populations pour éviter la transmission de maladies, explique Le Figaro.
Des bananes jetées pour les attirer
Malgré cette interdiction, quelques fonctionnaires censés protéger les tribus comme les Jawaras qui seraient parmi les premiers hommes à avoir migré d'Afrique en Asie, acceptent d'emmener les touristes à leur rencontre contre des pots de vins. SelonThe Observer, qui a rencontré l'un d'eux, le prix serait d'environ 200 livres sterling, soit 240 euros. En poussant son enquête, le journal britannique a également découvert que des centaines de voitures touristiques arpentent la réserve chaque jour, alors que seulement huit convois sont officiellement autorisés à y entrer. Pire, quand les portes s'ouvrent, les flashs des photos crépitent tandis que des bananes et des biscuits sont jetés pour attirer les membres de la tribu.
Pour la police, la vidéo serait "vieille de six ou sept ans"
De son côté, la police des îles Andaman argue que la vidéo est "un vieil enregistrement", celle-ci n'étant pas datée. "La vidéo semble vieille de six ou sept ans, lorsque les Jarawa ne s'habillaient pas. Aujourd'hui, ils s'habillent en public", a relevé le directeur général de la police, Samsher Deol. A. Justin, un anthropologue indien qui travaille sur les îles Andaman, est également de cet avis, comme le relaie Europe 1 :"Avant le tsunami de 2004, les gens auraient pu les forcer à danser (...) Depuis le tsunami, une politique de grande autonomie avec un minimum d'intervention a été mise en place. Les choses se sont un peu améliorées, il y a un grand soin (apporté à la sécurité, ndlr) maintenant". Dans tous les cas, l'auteur de la vidéo est aujourd'hui activement recherché par la police locale, qui a ouvert une enquête.
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